“Toutes les informations se doivent d’être imprimés” ce slogan que le New-York Time a adopté en 1896 reste la ligne directrice de ce quotidien à la renommée internationale. Andrew Rossi signe en cette fin d’année 2011, un documentaire fort, qui livre une réflexion profonde sur l’avenir de la Presse.
L’arrivée d’internet et avec lui les réseaux sociaux tels que Twitter ou Facebook ont produit une nouvelle toile d’information accessible par tous mais surtout que chacun crée. En 2010 l’affaire Wikileaks a chamboulé le monde des médias et le moyen par lequel les gens, mais aussi les médias, s’informent. Face à ces changements, Rossi se demande : La presse va t’elle résister à l’arrivée de ces nouveaux médias ou bien va -t-elle disparaître ?
À la UNE du New-York Times nous fait entrer dans les coulisses de ce journal mythique. Plus qu’une rédaction, c’est à la vie d’une véritable famille à laquelle on assiste, ses épreuves, ses réussites, ses échecs. En simple observateur, le réalisateur s’immisce dans l’intimité des journalistes et nous montre leur auto-dérision sur la presse et les nouveaux médias, la manière dont ils s’adaptent aux nouvelles technologies de type Twitter et iPad mais aussi des conséquences que la diminution des revenus pour la presse papier ont pour eux. Plus que des journalistes, ce sont des passionnés de l’information, mais aussi de grands enfants qui rêvent de vivre l’âge d’or de la presse papier.
Le Type décerne une mention spéciale à David Carr, véritable Hunter S. Thompson armé d’un pc, il manie les mots avec une incision chirurgicale pour notre plus grand plaisir. Durant ces 1h30, on se délecte de le voir mettre en boîte les détracteurs de la Presse ou du New-York Times. “ Just a sec, time out. Before you ever went there, we’ve had reporters there reporting on genocide after genocide. Just because you put on a fucking safari helmet and looked at some poop doesn’t give you the right to insult what we do. So continue.” répond-il au co-fondateur de Vice Magazine qui insinue que le New-York Times ne fait plus de grands reportages.
Andrew Rossi n’usurpe pas ici le rôle de l’oracle, le documentaire ne dit pas si la presse papier va survivre à l’arrivée des nouveaux moyens de communication, mais la manière dont les journalistes défendent leur journal montre que le moment n’est pas encore venu pour le New-York Times de s’écrouler. Un message qui s’adresse autant aux détracteurs qu’aux défenseurs de la presse.